15 – L’Évidence
Paroles
L’évidence c’est une femme, une fille
C’est une ligne de poussière assignée dans la lumière
L’évidence je pense, qu’on n’y pense pas assez
Pourtant l’évidence est à encadrer, à enlacer car
Sans cesser de se faire désirer
Sans douter, elle impose, et s’impose,
C’est une idée, une scène
C’est la même, dans la peine ou la gêne,
L’évidence c’est une équation, pêcher la rage
Au ventre, prouver que rien n’est centre
Allumer la flamme, juste souffler, attiser les âmes
Amoureux des cycles, des cygnes et des sifflements
Si seulement l’évidence était un sens
Il serait au cœur et piqué,
Repousser l’état et le confort
Pour étaler le fruit et l’effort
L’évidence c’est sucré
C’est vite fait, vite senti comme une fée
Sur le bord du précipice, courir pour s’exalter
Aborder le vide sans fléchir,
L’évidence, c’est un fait
À fêter.
L’évidence, en noir et blanc,
Un cliché, une ombre
Un sourire au second plan
L’évidence, c’est une robe quand elle danse
Quelques effluves dans la panse
Je pense à l’existence
Aux échos en tribune
L’évidence je pense, qu’on n’y pense pas assez
L’évidence c’est quatre piétons,
Lancés sur les ondes, le passage est figé
À jamais
C’est une voix, prisonnière,
Qui vibre et vire l’ère du raciste
Assisté par des rêves,
Le rêve évident d’une danse colorée.
D’une trêve, parvenue à rester
L’évidence c’est une bombe,
Dans le ciel ou dans la rue
Mortelle ou en petite tenue
L’évidence, on y pense
Car c’est un feu, ardent,
Inondé par l’envie, les jours de pluie,
C’est un parapluie, par l’envie j’entends
La vie à vivre chaque jour
Le soleil se lève, et quand la veille fut mouvementée,
Quand les sourires nous entourent
Et qu’en poignée sonne la récré
L’évidence c’est un café
Et pour ceux qui courent, qui stressent,
Qui font l’amour
L’évidence c’est juste un verre glacé
L’évidence, c’est la mort, l’âme sortie le corps encore
Laissant quelques offrandes
Fatigué, ou pas, blessé, ou pas,
Plus le temps d’y réfléchir et
Même fléchir, c’est une évidence, fléchir c’est un élan
L’évidence c’est une claque,
Une bonne claque sèche, pleine d’arrogance
C’est l’essence, et on n’y pense pas assez
L’évidence, c’est un départ,
Une tristesse rare qui vient
Au bord d’une gare et, garés sur le bas côté
Côte à côte les mains serrées
Comptant les souffles qu’ils restent, unis, touchés,
Et sentir ses ailes
Elle c’est l’évidence, à encadrer, à souligner,
Une dame ou un valet
Une carte unique
Un tableau de beauté
L’évidence je pense qu’on n’y pense pas assez
L’évidence, c’est ne me quitte pas
L’évidence c’est un petit pas pour l’homme
L’évidence, c’est cours Forest
L’évidence c’est une dédicace
Un lancer de dé qui finit par casser
Et puis, puisque tout vient de rien
Que pour entendre il faut se taire
L’évidence c’est un silence